jeudi 7 février 2019

Das Schubladenmuseum / Herbert Distel / le musée à tiroirs

 © Herbert Distel

Entre 1970 et 1977, l’artiste bernois Herbert Distel se consacre à une atypique entreprise. En sept années, il va « récolter » quelque 500 œuvres de 500 artistes de son époque. De Picasso à Beuys, la liste s’étoffe d’artistes reconnus, citons parmi eux : John Cage, Dieter Roth, Edward Ruscha, Mel Ramos, Valie Export, Robyn Denny, Frederick J. Brown, Name June Paik, Camille Billops, Karel Appel, Pol Bury, Bram Bogart, Marcel Duchamp, Charles Arnoldi, Joe Goode, Tom Phillips, Tom Blackwell, Chuck Close, Carl Andre, John Baldessari, Billy Al Bengston, Robert Cottingham, Christian Megert, Carolle Schneemann ou encore Arnulf Rainer. Aucune contrainte n’est formulée à l’égard des artistes sinon que les œuvres doivent rentrer dans les compartiments miniatures d’un ancien meuble de mercerie. Ce meuble, composé de 25 tiroirs compartimentés en 20 espaces similaires (mm 43x57x48), se présente comme une colonne d’environ 186 cm posée sur un socle. Ce socle, œuvre de l’artiste Ed Kienholz, fait de ce musée la 501ème œuvre de l’ensemble. Une fusion s’opère alors entre l’œuvre et le musée. Cette particularité de l’œuvre de Distel met en évidence la dimension artistique d’une collection entière, l’homogénéité qui peut naître d’un concept partagé par un ensemble d’artistes. En cela, l’œuvre de l’artiste suisse et le Musée du Petit Format ne sont pas si éloignés.
Les styles, les techniques, les courants qui se côtoient dans ce meuble sont multiples et chaque artiste développe l’œuvre d’art miniature de manière personnelle. Certains s’amuseront à miniaturiser les œuvres qui ont marqué leur carrière artistique tandis que d’autres développeront un cadre conceptuel autour de l’œuvre d’art miniature. La majorité des œuvres présentes dans les tiroirs ont été créées expressément pour le Schubladenmuseum. La troisième et la deuxième dimension se côtoient et dialoguent tandis que le ready made s’affiche à côté d’œuvres originales et personnelles. Devant chaque tiroir, un écran de verre permet de distinguer la première rangée d’œuvres, comme une invitation à rentrer et déambuler dans ce musée.

Références : 
http://www.schubladenmuseum.com

Schlegel A., "Das Schubladenmuseum" von Herbert Distel (1970-1977), Erfassung von Bedeutung und Zustand der Sammlung / des Kunstwerks, 2009, Bern. 

 © Herbert Distel
  © Herbert Distel
 © Herbert Distel

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